"Le Bonheur est une idée neuve en Europe"
- damienclergetgurna
- 4 janv.
- 14 min de lecture
Pour les Anciens, le bonheur était la fin ultime de l'Homme, mais le bonheur de l'Homme n'était pas la fin ultime de la Nature. Par son existence, l'Homme devait participer au respect d'un ordre naturel qui était plus important que lui-même. Et c'est dans le respect de cet ordre (donc, dans la vertu) qu'il pouvait trouver son bonheur. Il était donc inconcevable qu'un homme vicieux puisse être heureux, car le vice était une violation des lois naturelles (celles de l'amitié, de la justice...). Platon disait en ce sens que « l'homme injuste est condamné au malheur ». Cela est encore plus évident dans le christianisme : la béatitude est la fin ultime de l'Homme, mais cette béatitude n'est pas la fin ultime de la Création. Par son existence, en effet, l'Homme doit participer au respect d'une volonté divine qui est plus importante que la sienne. Et c'est dans le respect de cette volonté divine, dans un respect qui va jusqu'à l'oubli de sa propre volonté (jusqu'au martyre), que l'Homme trouve sa béatitude. Dans la conception moderne, tout s'inverse ! Le bonheur de l'homme ne réside plus dans le respect d'une loi (naturelle ou divine) ; mais c'est au contraire cette loi qui doit être maintenant définie en fonction du bonheur de l'Homme. Les Anciens plaçaient en premier le respect dû à la loi, condition de tout bonheur. Les modernes placent en premier le Bonheur, condition de toute loi. Quelles lois devons-nous suivre afin d'assurer le bonheur des hommes ? C'est la question majeure que se posent tous les philosophes du 17e et 18e siècle.
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