Le Cogito cartésien 2
- damienclergetgurna
- 31 déc. 2024
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 janv.
Avant Descartes, les philosophes avaient l'habitude de considérer que dans la connaissance, le sujet connaissant devait se régler sur l'objet de la connaissance. Par exemple, disait Aristote, « ce n'est pas parce que j'ai raison de dire que tu es blanc, que tu es effectivement blanc. Mais c'est parce que tu es effectivement blanc que j'ai raison de dire que tu l'es ». Autrement dit : c'est l'objet qui commande ; moi, dans la mesure où je veux connaître cet objet, je dois essayer de le refléter le plus fidèlement possible. C'est pourquoi, chez les anciens, la raison était considérée comme un petit miroir de l'univers. Le rôle du miroir, c'est de refléter le plus fidèlement possible (de "réfléchir"), sans déformation, la réalité. Mais après Descartes, tout s'inverse ! Puisque je dois partir désormais du sujet, c'est l'objet de la connaissance qui doit maintenant se régler sur le sujet. C'est parce que j'ai prouvé que tu es blanc, que je peux affirmer que tu es effectivement blanc. Autrement dit : c'est la connaissance qui commande ; c'est ma raison, et ma raison seule, qui décide souverainement de ce qui est vrai et de ce qui est faux ! Ma raison n'est plus un miroir qui doit refléter docilement la réalité, elle est un juge ou un arbitre qui impose ses décrets souverains à la réalité.
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